Une ode au Grand Nord !

Résumé des éditions La Peuplade :

Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le voyage jusqu’à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps est dans l’eau du fjord et l’esprit, partout. Le Nord est dur – «il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques» – et la missionnaire aventurière se demande «comment on fait pour guérir son cœur». Elle s’active, s’occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu’il advient de son fils Elijah, parce qu’il y a forcément une continuité, une descendance, après la passion, puis la mort.
Juliana Léveillé-Trudel livre un récit d’amour et d’amitié beau et rude comme la toundra. Nirliit partage la « beauté en forme de coup de poing dans le ventre » qu’exhale le Nord.

 

Nirliit. 

Comme l’oie du Sud migrant vers le Nord. 

Comme ses battements d’ailes contemplant ce nouveau monde, découvrant ses changements depuis l’année dernière. 

Comme ses cris devant les injustices, les pertes, les morts, la pauvreté, la misère. 

Le Nord est dur pour le cœur. Le Nord est un enfant ballotté d’une famille d’accueil à une autre, le Nord ne veut pas être rejeté de nouveau, le Nord te fait la vie impossible jusqu’à ce que ton cœur n’en puisse plus et que tu le quittes avant d’exploser, et il pourra te dire voilà : je le savais, tu m’abandonnes. Parce qu’on vous abandonne tout le temps, on a fait de vous des parenthèses à l’infini, des aventures que l’on vient vivre pour un temps avant de retrouver nos vies rangées du Sud ou repartir vers de nouvelles expériences qui nous semblent maintenant plus alléchantes que votre exotisme du Nord.

Nirliit. 

Comme la voix donnée à la narratrice. 

Qui nous fait découvrir et place au centre, à tour de rôle, une mère et son fils. 

Eva, l’amie disparue dans l’eau des Fjord.

Elijah, et son combat de vie entre amour, amitié, paternité et …survie. 

Qui nous donne un aperçu émotif et sensoriel de ce Nord. Fraîcheur, humidité, oppression… Rêve. Inaccessible. Trop grand. Qui lui rend justice.

Qui nous dévoile la toundra, en dégage le brouillard, en creuse son froid, pour nous livrer ses règles naturelles mais surtout humaines. 

Ton corps dans l’eau et ton esprit partout, sur la mer, dans la toundra, au ciel jamais noir de l’été arctique, danse, Eva, danse, je dis avec le même français cassé que le tien: « Je manque toi ».

Votre maison ne vous appartient pas. Votre terrain non plus. Tout ça vous est gracieusement prêté par le gouvernement. N’est-ce pas qu’on est fins ? On vous pique votre territoire, mais on vous le prête après.

Nirliit. 

Un livre, un déchiffrage. 

Une plume, une poésie sensible et insaisissable. 

Des sensations, un plaisir de lecture, une expérience unique. 

 

 

6 réflexions au sujet de « Une ode au Grand Nord ! »

  1. Mais oui, je l’avais déjà lu mais je n’avais pas retenu le titre et l’auteur car le net c’est parfois une pléthore d’informations ! Cette relation à la nature, la difficulté d’être femme dans une société traditionnelle qui comme toutes les sociétés traditionnelles, confine la femme à son rôle de mère. Tous les thèmes sont là. Je vais le noter car cela m’intéresse beaucoup.

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