Alors le blog est en pause depuis quelques temps et que mon rythme de lecture s’est très largement endormi, j’ai retrouvé la plume et le style d’Annie Ernaux que j’aime tant avec Je ne suis pas sortie de ma nuit. Un titre qui dit tout, sans parler. Un titre qui reprend la dernière phrase écrite par sa mère. Un titre, un livre, une voix dont je devais vous parler !
Ce livre est le journal. Celui de l’autrice, de ses pensées, de ses actes, suivant la maladie de sa mère souffrant d’Alzheimer. Suivant son séjour chez sa fille, à l’hôpital, à la maison de retraite…
Quand je viens ici, j’ai l’impression que c’est sur tout cela que je dois écrire.
La métamorphose du corps, de l’esprit. La possession de la maladie.
Être témoin de tout cela, agir sans penser, penser sans oser.
Des phrases et mots à la fois doux et brutaux, une écriture du vrai, du réel qui parle d’elle même sans besoin additif.
Écrire sur ma mère pose forcément le problème de l’écriture.
Elle parle de la vie, du temps qui passe, de l’amour, du passé, de la vieillesse et de ce cri intérieur, témoin des métamorphoses.
Elle revient encore une fois sur cette relation mère /fille, un amour conflictuel, incompris, non dit. De la haine et de l’amour qui se mélangent et dansent ensemble.
J’ai partout cherché l’amour de ma mère dans ce monde.
Le sujet plus global. La vieillesse, un retour vers l’enfance. Enfance des gestes et paroles. Vieillesse du corps.
Elle est le temps, pour moi. Elle me pousse aussi vers la mort.
Elle re-témoigne de ce sentiment de culpabilité, celui d’être en vie, celui provoqué par un simple regard, regard maternelle.
Quel auteur/quelle autrice aimez-vous relire ?