« J’ai partout cherché l’amour de ma mère dans ce monde. »

Alors le blog est en pause depuis quelques temps et que mon rythme de lecture s’est très largement endormi, j’ai retrouvé la plume et le style d’Annie Ernaux que j’aime tant avec Je ne suis pas sortie de ma nuit. Un titre qui dit tout, sans parler. Un titre qui reprend la dernière phrase écrite par sa mère. Un titre, un livre, une voix dont je devais vous parler !

Ce livre est le journal. Celui de l’autrice, de ses pensées, de ses actes, suivant la maladie de sa mère souffrant d’Alzheimer. Suivant son séjour chez sa fille, à l’hôpital, à la maison de retraite…

Quand je viens ici, j’ai l’impression que c’est sur tout cela que je dois écrire.

La métamorphose du corps, de l’esprit. La possession de la maladie.
Être témoin de tout cela, agir sans penser, penser sans oser.
Des phrases et mots à la fois doux et brutaux, une écriture du vrai, du réel qui parle d’elle même sans besoin additif.

Écrire sur ma mère pose forcément le problème de l’écriture.

Elle parle de la vie, du temps qui passe, de l’amour, du passé, de la vieillesse et de ce cri intérieur, témoin des métamorphoses.
Elle revient encore une fois sur cette relation mère /fille, un amour conflictuel, incompris, non dit. De la haine et de l’amour qui se mélangent et dansent ensemble.

J’ai partout cherché l’amour de ma mère dans ce monde.

Le sujet plus global. La vieillesse, un retour vers l’enfance. Enfance des gestes et paroles. Vieillesse du corps.

Elle est le temps, pour moi. Elle me pousse aussi vers la mort.

Elle re-témoigne de ce sentiment de culpabilité, celui d’être en vie, celui provoqué par un simple regard, regard maternelle.

Quel auteur/quelle autrice aimez-vous relire ?

COUP DE CŒUR !

Cela faisait plusieurs semaines que je trépignais d’impatience face à la sortie du nouveau roman d’Auður Ava Ólafsdóttir. Alors, après être allée l’acheter ce matin en librairie, je n’ai pu me résoudre à le laisser de côté et j’ai donc passé mon après-midi avec une de mes plumes préférées !

 

Résumé des éditons Zulma

Islande, 1963 – cent quatre-vingt mille habitants à peine, un prix Nobel de littérature, une base américaine, deux avions transatlantiques, voilà pour le décor. Hekla, vingt et un ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin : elle sera écrivain.

Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d’énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l’amie d’enfance qui s’évade par les mots – ceux qu’on dit et ceux qu’on ne dit pas –, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche…

Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l’accomplissement.

 

Comment parler d’un roman de cette autrice sans parler de sa poésie, de ce que sa plume dégage à chaque mot, après chaque ponctuation ? C’est une langue d’impulsion nordique où même les noms propres recèlent d’un sens poétique ; une plume qui clame les mots et émotions tel un poème que l’on récite et fait vibrer à voix haute pour mieux en saisir et apprécier la richesse.

Miss Islande est une ode à l’écriture, à la littérature, à la différence, à l’amour… Un roman-pansement, comme j’aime appeler ceux de l’autrice, dont la lecture offre une parenthèse de bonheur douce et réconfortante dont il suffit de boire les mots et d’apprécier le contenu. De la douceur et de l’ envoûtement.

Miss Islande, c’est aussi le portrait d’une femme, de ses désirs et passions, du poids de ses mots et de son amour pour l’écriture, pour écrire la vie.

Un roman dans lequel tout devient source de poésie. Un roman juché de phrases qui résonnent. 

Nous sommes faits de l’étoffe de nos rêves.

 

Ne pas oublier : le travail remarquable de traduction opéré par Éric Boury (également traducteur de Jon Kalman Stefansson) qui arrive à retranscrire un rythme, une ambiance et une poésie particulières !

Stieg Larsson, le vrai !

Après un long temps d’absence sur la blogosphère, me revoilà avec un article qui me tient à cœur puisque j’y parle du livre Millénium, Stieg et moi d’Eva Gabrielsson et Marie-Françoise Colombani.

Eva Gabrielsson était la compagne de Stieg Larsson – ils ont vécu ensemble pendant des années – mais a vite été mise de côté à la mort de ce dernier, faute d’être mariés. Aujourd’hui, Eva n’est pas la détentrice des droits des Millénium et n’a aucun mot à dire quant à l’industrie créée à la suite de ce phénomène littéraire mondial (adaptations cinématographiques, suites de la trilogie, objets dérivés…). 

Pourtant, Millénium n’est qu’un épisode du parcours de Stieg, et surtout pas l’oeuvre de sa vie.
Le Stieg de « l’industrie Millénium » ne m’intéresse pas.
Celui qui me plaît, c’est mon compagnon de vie et mon allié dans tout. Celui que j’ai aimé profondément et avec lequel j’ai cheminé pendant trente-deux ans. L’homme tendre, enthousiaste, drôle, engagé, généreux… Le journaliste, le féministe, le militant, l’amour de ma vie.
En le perdant, j’ai perdu une grande partie de moi-même.

 

À travers ce court livre, j’ai découvert Stieg Larsson, pas forcément l’auteur – que l’on croit connaître, à travers ses livres – mais surtout l’homme. L’engagé, le déterminé, le passionné.  J’ai aimé le découvrir. J’ai apprécié l’unicité de la plume qui orne ce récit : c’est simple, oral et tellement touchant sans tomber dans le larmoyant. En somme, j’ai adoré découvrir les prémices de la création de la trilogie, la relation de l’intrigue globale avec la vie de Stieg Larsson, et donc toutes ces petites références à celles-ci dans les trois romans (noms de rues, thèmes, événements, expressions, personnages…). 

Millénium n’est pas qu’une bonne histoire fabriquée par un bon auteur de bons polars. Ces livres parlent de la nécessité de se battre pour défendre ses idéaux, du refus de se rendre, de se vendre ou de se coucher devant plus puissant que soi. Ils parlent de valeurs, de justice, de journalisme au sens noble du terme, de la droiture et de l’efficacité dont certains font preuve dans leur job, policiers compris. Ils parlent de morale aussi.

 

Ce livre lève une sorte de voile fictif et met en avant l’engagement du défunt auteur, ses combats contre les inégalités, sa lutté féministe… Il les explique, les énumère et les fait (re)vire.

Millénium, Stieg et moi est beau, d’une beauté simple, touchante mais également dure puisqu’on y voit des faits réels, de l’injustice, de la course à l’argent… parfois, au détriment de la vie et de l’amour. 

Aujourd’hui, je ne préparer plus de café pour moi. C’est trop bête de ne remplir qu’une demi-cafetière. En plus, la moitié vide signifie que Stieg ne me regardera plus par-dessus sa tasse, les yeux pétillants de curiosité comme ceux d’un enfant devant un cadeau à ouvrir. Que je ne l’entendrai plus me dire : « Alors raconte. Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? Qu’as-tu découvert de nouveau ? »

 

Merci Eva pour ce livre.

« Elle voulait que son fils puisse nager dans les livres comme dans une piscine où l’on reste des heures sans respirer. »

L’Anniversaire est un de ces livres à part, qui nous emporte par on ne sait quel processus.

Résumé

Une voiture à l’arrêt, en pleine forêt. La nuit est en train de tomber. Il a coupé le moteur. Cela fait des semaines qu’il prépare leur anniversaire de mariage. Elle n’y a vu que du feu, plongée qu’elle était dans sa détermination à suivre la règle imposée pour sauver leur couple : jouer au roi du silence. À présent, il peut tranquillement dérouler son plan. Avant qu’ils se retrouvent coincés dans l’habitacle de leur voiture, il a pris soin d’extraire du coffre une petite boîte, qu’il ouvre…
Soumis à un danger imminent et aux lourds secrets d’une enfance passée dans ces mêmes bois, qui sortira vainqueur de ce huis clos hitchcockien ?
L’Anniversaire est un roman âpre, où l’humour noir d’Imma Monsó excelle à exposer la réalité et à faire exploser les silences qui en disent long, le ronron du moteur de la vie à deux.

C’est un voyage dans un huis clos que nous offre l’autrice, un voyage mental qui nous fait découvrir un Univers avec un « U », celui de l’imagination, des mots et de la poésie.

On se retrouve, dès les premières pages, immiscé dans l’intimité de ce couple, de deux êtres si différents que ça en devient cocasse. Leur relation est si perplexe, mais également belle. D’une beauté simple, pure et inexpliquée, comme l’est ce roman.

La plume de l’autrice (et de ce fait, la traduction) est splendide, à mon goût. Aussi simple, en venant droit au but, que poétique, de par le choix des mots et le sens des phrases.  Puisque dans ce court roman, chaque mot à son importance, chaque page est un voyage, et chaque silence ne fait qu’accentuer les ressentis du lecteur. Une magie de mots et de significations. Un mélange de réel et d’imagination. 

Doux, subtil, curieux, inhabituel… Ce roman se joue des codes et amène, par delà la linguistique, un tas de réflexions sur la vie, le couple, la confiance, les choix, les craintes… 

Blessures, silences et souffrances. Qu’adviendra-t-il de cette situation ?

Un roman énigmatique, qui a le mérite de le rester jusqu’aux dernières pages, dans lequel vous ne ressortirez qu’après l’avoir dégusté et en avoir apprécié l’ensemble du contenu. 

Glacial, entraînant et surprenant : le nouveau livre d’Yrsa Sigurðardóttir

Première lecture de l’autrice pour moi, Succion a réussi à m’entraîner au cœur d’une enquête, à me faire ressentir ce petit frisson venu du Nord, mais m’a tout de même laissée sur ma faim côté « sordide » (alors oui, les meurtres sont perturbants, mais je m’attendais sûrement à être plus ébahie que ça, par moments). 

 

Résumé des éditions Actes Sud

Assise sur les marches glaciales devant l’entrée de sa nouvelle école, Vaka regrette de n’avoir pas mis un manteau plus chaud. Apparemment, son père a oublié de venir la chercher, sa mère a oublié de lui donner de l’argent de poche cette semaine et l’école est déjà fermée. On ne peut décidément pas se fier aux adultes. Résignée à attendre, elle voit bientôt une petite fille approcher. Vaka la reconnaît tout de suite : elle est dans sa classe, c’est celle à qui il manque deux doigts. La petite fille habite juste derrière l’école, alors Vaka lui demande si elle peut venir chez elle passer un coup de téléphone pour appeler son père. Plus personne ne reverra jamais Vaka.
Dégradé et relégué au plus bas de l’échelle après les polémiques qui ont entouré sa dernière enquête, l’inspecteur Huldar doit se contenter des chiens écrasés. Jusqu’au jour où on le charge d’une vérification de routine qui bascule dans l’horreur lorsque, après un signalement anonyme, il trouve deux mains coupées dans le jacuzzi d’une maison du centre-ville. Huldar ignore encore que cette mutilation n’est que la première d’une longue série.
Après ADN, Huldar et Freyja, la psychologue pour enfants, reprennent du service dans une de ces intrigues glaçantes et addictives dont Yrsa Sigurðardóttir a le secret.

Ce que j’aime dans les polars nordiques, c’est le rythme ambiant. Un rythme qui se laisse attendre, qui prend doucement place jusqu’à surplomber l’ensemble du roman, nous faisant passer par tout un tas d’émotions. Succion, n’est pas un cas à part et l’autrice mène à la fois rythme, imagination et tension avec brio. Je me suis laissée entraîner dans ce mystère, à la découverte de ces drôles de meurtres, à l’avancée de l’enquête, sans me douter une seconde du coupable ni du twist final, et ça, ça vaut de l’or quand on lit un roman policier !

Le fait de ne pas avoir lu ADN a tout de même était un peu gênant par moments, notamment lors de divers échanges entre les deux personnages principaux, ne sachant pas réellement leurs liens exactes et leurs histoires passées. Ce qui a fait que je me suis pas spécialement attachée à eux. Mais, en dehors de ce petit détails, cela na en rien gêné l’efficacité de l’intrigue policière à proprement parler.

Cette lecture, tout de même addictive, aura donc été une belle découverte ! Des frissons, des questionnements, des hypothèses et retournements de situations…Tout cela baigné dans une ambiance nordique, et accompagné par la plume percutante de l’autrice, à l’image de son imagination !

 

Vengeance et girl power : le nouveau roman de Camilla Läckberg ! ❤️

Vous le savez, je suis fan de Camilla Läckberg depuis des années. J’ai attendu patiemment puis dévoré chacune des aventures de Patrick et Erica, tome après tome. Et lorsque l’autrice avait annoncé, l’année dernière au festival Quais du polar, qu’une nouvelle série était en cours,  le décompte avait commencé dans ma tête, j’étais plus qu’impatiente… Il y a environ un mois, j’ai pu lire l’épreuve non corrigée de ce nouveau bijou qui sort aujourd’hui en librairie et dont je peux (enfin) vous parler : La Cage dorée.

 

Résumé des éditions Actes Sud : Un mari parfait, une fille adorable et un appartement de luxe dans l’un des quartiers les plus chics de Stockholm, Faye semble tout avoir. Mais de sombres souvenirs de son enfance à Fjällbacka la hantent et elle se sent chaque jour un peu plus prisonnière d’une cage dorée. La femme forte et ambitieuse qu’elle était autrefois a tout abandonné pour Jack. Lorsqu’il la trahit, son univers s’effondre. Du jour au lendemain, elle se retrouve sans rien. D’abord complètement anéantie, elle décide de rendre coup pour coup et se met à échafauder une vengeance impitoyable.
Retraçant le destin poignant d’une femme trompée et exploitée qui prend sa vie en main, La Cage dorée est un cocktail palpitant de trahison, de rédemption et de vengeance.

 

C’était un réel plaisir de retrouver la plume et l’univers de Camilla (avec encore une fois une traduction plus que maîtrisée de la part de Rémi Cassaigne) ! Comme à la découverte d’une série, j’ai pris le temps de rencontrer et de m’habituer à Faye, ce nouveau personnage, cette nouvelle héroïne que j’ai commencé par détester (gentiment) et que j’ai fini par adorer ! Rien à voir avec le cadre idyllique de Fjällbacka, le petit couple suédois que forment Erica et Patrick, ni la multitude de meurtres qui viennent bousculer ce havre de paix. Cette fois, l’autrice nous emmène au cœur de Stockholm pour un tout autre voyage, et pas n’importe lequel…

Il y a, comme souvent dans les romans de Camilla, une place à l’actuel : faits sociétaux, moraux, politiques… Et dans ce schéma, La cage dorée suit clairement et ouvertement la vague #metoo en tournant les projecteurs vers Faye. On découvre son passé, ses secrets, ses blessures. On la voit se « réveiller », se rappeler, et agir… 

Alors, si vous voulez du girl power, de la vengeance, du sans pitié, et une héroïne  ambitieuse qui ne laisse personne en travers de son chemin ; le tout baigné dans un Stockholm de la haute où argent et faux semblant sont les maîtres mots : le nouveau roman de cette reine du polar suédois est fait pour vous !

Un renouveau de la part de Camilla Läckerg qui m’a tout de suite séduite, que je ne peux qu’adopter et vous conseiller tant  le style et le rythme du roman m’ont entraînée du début à la fin de ma lecture. 

Vous l’aurez compris, La cage dorée est un de mes nouveaux coups de cœur, signé Camilla Läckerg ! 

« Si elles voulaient survivre dans ce monde, les femmes devaient faire face. »

Il y a quelques temps, j’ai reçu un joli colis de la part des éditions Calmann-Lévy dans lequel se trouvait le nouveau roman de Laurence Peyrin, Ma Chérie, ainsi que L’aile des vierges et des goodies. 

Cela faisait longtemps que je voulais découvrir la plume de l’autrice : Hanna, Miss Cyclone, La drôle de vie de Zelda Zonk… des titres qui me faisaient très envie mais sur lesquels je n’avais jamais posé le bout de mon nez !

Résumé de l’éditeur :

Née dans un village perdu du sud des États-Unis, Gloria était si jolie qu’elle est devenue Miss Floride 1952, et la maîtresse officielle du plus célèbre agent immobilier de Coral Gables, le quartier chic de Miami.
Dans les belles villas et les cocktails, on l’appelle « Ma Chérie ». Mais un matin, son amant est arrêté pour escroquerie. Le monde factice de Gloria s’écroule : rien ne lui appartient, ni la maison, ni les bijoux, ni l’amitié de ces gens qui s’amusaient
avec elle hier encore.
Munie d’une valise et de quelques dollars, elle se résout à rentrer chez ses parents. Dans le car qui l’emmène, il ne reste qu’une place, à côté d’elle. Un homme lui demande la permission de s’y asseoir. Gloria accepte.
Un homme noir à côté d’une femme blanche, dans la Floride conservatrice de 1963…Sans le savoir, Gloria vient de prendre sa première vraie décision et fait ainsi un pas crucial sur le chemin chaotique qui donnera un jour un sens à sa nouvelle vie…

 

J’ai passé un agréable moment avec Gloria. J’ai eu quelques petits pincements au cœur, des petits sourires… Mais, ce que j’ai particulièrement aimé sont ces petites réflexions que l’on y retrouve et qui se cachent derrière chaque moment de cette histoire qui peut sembler simple, ce qui n’est pas le cas (croyez-moi) ! Différence, regard, confiance, beauté, racisme, discrimination…tant de sujets que l’autrice aborde avec finesse, à l’image de sa plume. 

Ma Chérie n’est pas l’histoire d’une femme. C’est l’Histoire de plusieurs femmes et hommes dans l’Amérique conservatrice des 1960’s. C’est le combat d’hommes et de femmes, réels.elles et/ou fictives (telle que Rosa Parks). C’est l’entremêlement de la fiction au réel, la création d’un livre riche d’informations, riche d’évasions mentales et physiques…

D’après cette première est seule lecture, je dirais que Laurence Peyrin n’est pas une de ces voix fortes qui crient aux injustices, ni une de ces plumes qui se contentent de raconter une histoire. Non, l’autrice fait passer un message. Elle dialogue avec ses lecteurs et lectrices, partage avec eux et elles des vies, de l’Histoire ; tout en se basant sur des préoccupations réelles et actuelles, et de ce qui nous entoure. En somme, elle arrive à nous changer les idées tout en nous faisant réfléchir sur des choses essentielles !

Un très bon moment de lecture que je renouvellerai sans hésitation, merci aux éditions Calmann-Lévy ! 

 

« Je pense que la justice n’est pas toujours rendue. »

Il y a des périodes thriller/policier durant lesquelles j’aime déguster des livres qui me happent, découvrir des enquêtes et ou questionnements sur la société, suivre des intrigues plus entraînantes les unes des autres… Alors, lorsque j’ai découvert le nouveau Sarah Vaughan dans la sélection du mois de mars du prix des lectrices ELLE, j’avais hâte. Hâte de pouvoir me plonger dans un thriller. Hâte de redécouvrir la plume de l’autrice dans ce nouveau registre. Résultat : surprise et satisfaction étaient au rendez-vous ! 

 

Résumé des éditions Préludes :

Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant.
Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme ?

ELLE VEUT LE DÉTRUIRE. ELLE VEUT LE SAUVER. LA VÉRITÉ EST UNE CHOSE DANGEREUSE.

 

Il faut bien l’avouer, le résumé par lui-même me rendait quelque peu perplexe. J’avais peur de tomber, tête la première, au sein d’un conflit de couple, et d’être obligée de  tourner en rond par la suite…Ce qui ne s’est pas du tout passé !

Dans Anatomie d’un scandale, les périodes se mêlent, les personnages se dévoilent, l’enquête s’emplie de réflexions actuelles. C’est une plongée dans un thriller, un roman sociétale mais aussi un moment d’évasion pendant lequel il suffit juste de profiter de l’univers de l’autrice. 

Il suffit de traîner un peu dans les allées d’un tribunal pour constater à quel point une existence peut être précaire. N’importe qui peut voir son monde s’effondrer pour un faux pas : il suffit pour cela, l’espace d’un quart de seconde fatal, d’enfreindre la loi. Surtout lorsqu’on est pauvre.

 

Du pouvoir. Des souvenirs. De l’attente. De la vengeance. Des ambitions. De l’amour. De la violence… Tant de thèmes qui se mélangent tout en subtilité pour nous livrer un roman surprenant et addictif

Plus qu’un simple thriller psychologique, ce livre aux thèmes universels tient en haleine et pousse à la réflexion ! 

Les tribunaux, comme les hôpitaux, aimantent ceux qui ont reçu les mauvaises cartes dès le début de leur vie, qui ont choisi les mauvaises personnes, qui se sont tellement embourbés dans le malheur qu’ils ont perdu tout sens moral.

 

 

Un premier polar nordique efficace !

Mystères, disparitions, cadavres, souvenirs d’enfances, légendes…

Mettez tous ces ingrédients au milieu d’une tourbière suédoise et vous aurez de quoi enivrer et faire frissonner votre lecteur.rice !

C’est ce qu’a fait Susanne Jansson, toute nouvelle voix du polar nordique avec son roman Les âmes englouties.

 

Résumé des éditions Presses de la cité :

Pour travailler à sa thèse de biologie, Nathalie retourne vivre dans sa région natale, au coeur d’une Suède humide et reculée. Dans la petite maison qu’elle habite en forêt, elle se laisse rappeler à son enfance douloureuse, à l’époque où la disparition de la jeune Tracy avait inauguré une succession de drames. Un jour, un cadavre est retrouvé dans la tourbière. Dix années auparavant, déjà, une jeune fille momifiée avait été découverte au même endroit. Bientôt, de nouveaux cadavres affleurent. Alors que la police se met en quête d’un serial killer, Göran, ancien
professeur de physique, est convaincu que l’endroit est peuplé de revenants. Cette théorie intrigue aussi Maya, photographe judiciaire. Les trajectoires de Nathalie et de ces deux enquêteurs de l’ombre vont se mêler… et de nombreux secrets seront déterrés.

 

Dans ce roman à la frontière du fantastique et du réel, alternant entre superstitions et explications scientifiques, l’autrice nous fait suivre Nathalie, thésarde en biologie, revenue dans son village natale, laissé derrière elle il y a plusieurs années avec précipitation… Des secrets, des découvertes, des mystères, des superstitions… Une dynamique nordique qui nous accompagne, comme le souffle du vent, au fil des pages ; qui suit chacun de nos pas de lecture jusqu’au fin fond de la tourbière, à la recherche du moindre indice, de quelques explications…

Et même si les ingrédients de ce livre ne sont pas assez présents à mon goût (plus de frissons ? plus de probabilités surnaturelles ? plus de peurs ? ), il n’en reste pas moins un premier polar très efficace !

Madame, vous allez m’émouvoir

Madame, vous allez m’émouvoir.
Un retour vers un passé familial.
Une quête de traces, de secrets.
Des écrits. Des paroles. 

 

Résumé des éditions Flammarion :

En 2012, Lucie Tesnière découvre les lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Elle commence alors une enquête qui va la mener sur les traces de sa famille à travers les deux guerres mondiales et changer le cours de sa vie. En fouillant dans les archives et en interrogeant les descendants, elle met au jour des histoires incroyables, mêlant Résistance, collaboration, amours, amitiés et trahisons.

À travers le récit captivant de cette famille, agrémenté de photos et de nombreux témoignages d’époque, c’est une histoire de la France au XXesiècle qui se dessine au fil des pages.
Un livre d’une puissance émotionnelle rare.

Dans ce livre, Lucie Tesnière mêle lettres, photos, archives et discussions pour dresser l’histoire de sa famille au fil des deux guerres mondiales. Partant d’une découverte, celle des carnets de son arrière-grand-père (Paul) pendant la première guerre mondiale, c’est un voyage familiale que l’autrice va entreprendre. Un périple juché de photos et lettres qui l’entraînera entre les guerres, entre les conflits historiques et familiaux, au cœur des profondeurs humaines… 

Ce livre est une prise de risques, une grande entreprise à laquelle Lucie Tesnière s’est consacrée, une réelle enquête qu’elle a mené, présenté au fur et à mesure, puis couché sur le papier à notre destination. 

Je m’aperçois aussi que je reprends un travail de mémoire commencé il y a cent ans, celui de mon arrière-grand-père qui a recopié quotidiennement les lettres de ses cinq fils pendant la guerre. Au fond, l’histoire de ces carnets, c’est l’histoire d’hommes dont la mémoire a été conservée par des femmes. C’est une ligne de transmission entre femmes.

C’est entraînant et empli de découvertes ! À découvrir ! 

« Quand on vit les choses, on ne sait jamais réellement où on se trouve. »

Tout juste sorti il y a deux jours en librairie, le nouveau roman de Katarina Bivald mêle amour, amitié et revendication LGBT ! 

 

Résumé des éditions Denoël

Il y a une minute, Henny Broek traversait la rue, maintenant elle est plantée sur le trottoir et regarde son cadavre. Elle est donc décédée dans un accident de la route et devrait rejoindre le royaume des morts. Mais elle a passé toute sa vie dans la même petite ville, elle a toujours travaillé dans le même motel décati et elle ne compte pas leur dire adieu de sitôt.

Alors qu’elle regarde ses amis et ses proches réunis pour son enterrement, Henny est confrontée à un nouveau défi : les aider à retrouver leur joie de vivre, malgré leur apparente détermination à rester isolés et malheureux. Henny décide de raviver les vieilles amitiés et de réunir les anciens amants.

Pendant ce temps, son cher Motel des Pins perdus reprend vie lui aussi et se peuple d’étrangers pas forcément bienvenus. Les habitants de la ville ne sont pas ravis du changement et la tension monte entre le personnel du motel, les clients et les riverains.

Est-ce que Henny aide vraiment ses amis et sa ville en restant parmi eux ? Le bonheur se révèle bien vite plus compliqué qu’elle ne pensait, mais pour elle, tant qu’il y a de l’amour, il y a de l’espoir.

 

Après avoir apprécié La Bibliothèque des cœurs cabossés et aimé Le Jour où Anita envoya tout balader, j’était très heureuse de découvrir le nouveau roman de cette autrice suédoise dans ma boîte aux lettres ! Autant vous dire que, dès reçu, je n’ai pu m’empêcher d’y plonger mon nez pour retrouver la plume drôle et entraînante de Katarina Bivald.

Cette fois, pas d’héroïne aux actes décisifs mais une simple observatrice qui, comme nous, voit la vie des autres personnages, les suit mais ne peut en aucun cas interagir avec eux, sinon en sens unique… Un parti pris étrange puisqu’il n’y a donc pas d’intrigue et/ou de but fixe à proprement parler ; mais également un sens de l’originalité puisque tout se joue devant nous sans que nous ne puissions présumer quoi que ce soit !

Mais ce que j’ai surtout aimé dans ce livre est sa dimension engagée. En effet, tout le long de cette histoire, Katarina nous parle d’homosexualité, de genre et de transgenre. Tout ceci avec subtilité, par le biais de personnages et moments politico-historiques qu’elle prend le temps d’expliquer et d’analyser, en connaissance de cause. 

Plus qu’un roman feel-good, c’est un petit voyage au cœur de l’humain et de l’importance que l’on accorde aux choix, actes, paroles et gestes. Une réflexion sur la vie, tout simplement !

 

Meurtres. Psychologies. Suspens. Rebondissements. Actions. Croyances et superstitions. Un thriller épatant !

Résumé Cherche Midi éditeur : 

Spécialiste des neurosciences, Sayer Altair étudie pour le FBI les profils psychologiques de tueurs en série. Déroutée par une scène de crime très particulière, sa hiérarchie fait appel à elle. On vient de trouver, dans une maison abandonnée de Washington, le corps d’une jeune fille à qui on a injecté une drogue hallucinogène utilisée par les shamans d’Amazonie durant les cérémonies rituelles. Lorsque l’on découvre d’étranges symboles mayas sur les lieux, l’enquête se dirige vers un tueur aussi passionnant qu’insaisissable.

 

Wahou ! Ce thriller est tout simplement épatant ! 

En le commençant, je ne m’attendais pas du tout à ça et j’avais même quelques frayeurs (voire préjugés). En effet, la mention sur la quatrième de couverture m’avait quelque peu effrayée : « Vous avez aimé Le Silence des Agneaux ? Vous allez adorer Rituels. » Petit hic, Le Silence des Agneaux m’avait traumatisée étant petite (je ne m’en souviens pas mais la simple vue/mention de ce nom n’est pas synonyme de bons souvenirs pour moi). Mais, je crois bien que ce roman m’a quelques peu réconciliée avec cette frayeur… 

 

Meurtres. Psychologies. Suspens. Rebondissements. Actions. Croyances et superstitions.

Rituels est un mélange d’ingrédients plus saisissants les uns des autres qui fait entrer son lecteur ou sa lectrice au cœur d’une histoire captivante. Tout cela mené par une enquêtrice/chercheuse, Sayer, que j’ai tout simplement adoré : elle est forte, courageuse, intelligente et ne rentre dans aucune case ni cliché ! Ajoutez-y une grand-mère pire qu’elle (dans le bon sens du terme), qui n’a peur de rien, pas même des agresseurs, et vous aurez un combo gagnant niveau personnages intéressants qui sortent de l’ordinaire !

 

Une fois le nez plongé entre ces pages, il est impossible d’en sortir tant la tension est palpable et l’enquête prenante !

De surprise en surprise, laissez-vous mener par l’imagination et le professionnalisme de l’autrice, vous ne serez en aucun cas déçu(e) et en redemanderez à coup sûr !