« Le sentiment profond de n’avoir aucune valeur dans cette maison, dans cette société, dans ce monde. »

Plus qu’un livre, Ici les femmes ne rêvent pas est une vie que Rana Ahmad nous donne à lire. La sienne. Une vie contrainte, forcée, dépourvue de tout liberté. Une volonté, une force que l’on retrouve dès les premières pages : celles de dépasser cette frontière (psychologique et physique). 

Un témoignage nécessaire que je vous invite vivement à lire ! 

 

Résumé des éditions Globe :

Insouciante, choyée par son père, un vent de liberté lui caresse le visage.
Quinze jours plus tard, c’est terminé. Son vélo est donné à l’un de ses oncles. Encore quelques mois et elle devra, pour être une bonne musulmane aimée d’Allah, porter l’abaya noire sur son corps, le niqab sur son visage et le tarha sur sa tête et ses épaules. Ensuite, ses parents lui trouveront un mari et elle sera condamnée à ne plus rien faire que la cuisine, le ménage et ses cinq prières par jour. C’est la loi.
Il ne reste à Rana que ses yeux pour pleurer et contempler son monde : l’Arabie saoudite des années 2000. Mais sur ce monde, elle porte un regard impitoyable. La frustration sexuelle fabrique des obsédés et des hypocrites. L’obsession et l’hypocrisie transforment les hommes en ennemis de leurs propres sœurs, filles ou épouses. Les agressions et les violences quotidiennes donnent aux femmes l’envie de fuir. Très peu réalisent ce rêve fou.
Rana sera l’une d’elles. Elle n’a jamais oublié le vent de liberté de ses dix ans, elle est prête à tout pour le retrouver et en jouir, et, cette fois, en adulte.

 

Il m’est difficile d’écrire cette chronique ou d’essayer d’apporter un regard critique, tellement cette lecture m’a fait (re)prendre conscience de ce que vivent les femmes en Arabie Saoudite. 

Je pense à ce que j’ai laissé derrière moi. Un pays dans lequel les femmes n’ont pas le droit de prendre le volant et où personne n’y voit rien d’aberrant – parce qu’elles n’ont aucun droit. Un pays où les femmes ne saisissent pas la possibilité d’arracher leur liberté, constamment occupées qu’elles sont à se protéger contre la violence et les agressions verbales.

Rana est une femme forte, ce que l’on remarque d’emblée en commençant la lecture, mais aussi déterminée, ambitieuse et pleine de vie. Elle m’impressionne et me réconforte en même-temps. Avec tout ce qu’elle a vécu, elle réussit à créer des choses, aider les autres et ne manque pas d’idée. Alors, le fait qu’elle ait décidé de prendre la plume est pour moi une idée merveilleuse ! 

Sans amour il n’est pas de mouvement dans le monde. Sans amour nous sommes perdus. Il est à la force grâce à laquelle nous dépassons nos propres frontières, celles que nous portons en nous-mêmes.

Comment quelqu’un qui se noie remonte-t-il à la surface quand ses poumons sont déjà pleins d’eau ? A quel moment atteint-il le point où il comprend qu’il n’a plus d’autre choix que d’abandonner ?

 

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Vous pouvez, et je vous le conseille fortement, aller lire son interview sur le site Anne et Arnaud, mais également en écouter une autre faite avec Konbini.

 

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